Nous avons la chance d’avoir une ancienne étudiante de Supexam Paris (Célia P.) qui nous a laissé un témoignage détaillé de l’oral qu’elle a passé pour l’école de Paris.
Nous voulions le partager avec vous tous:
Oral de Paris – 24/04/17
Préparation
Lorsque j’ai su que j’allais passer l’oral de Paris, je me suis entraînée tous les jours ou presque aux exercices en faisant plusieurs courtes sessions (30 minutes) par jour avec le Vuibert préparation orale que je recommande chaudement. J’ai demandé à ma famille, à mes amis de m’exercer, j’ai fait des sessions skype avec une autre fille de la prépa qui passait aussi l’oral. Quand j’ai commencé à être à l’aise, nous avons même inventé des exercices : plus on en fait, mieux c’est ! Cela m’a permis d’arriver sereine le jour d’oral car je savais que j’étais prête. J’ai également lu le Que sais-je ? – l’orthophonie en France car nous avions identifié lors de mon oral blanc à la prépa que mes connaissances sur la profession pouvaient me faire défaut.
Convocation
J’étais convoquée le 24 avril à 15h30 mais je suis arrivée à la faculté Pierre et Marie Curie une heure en avance au cas où j’aurais rencontré un problème de transport. Je me suis présentée aux personnes chargées d’accueillir les candidats mais on m’a demandé de patienter jusqu’à mon heure de convocation précise. C’était un peu stressant d’attendre là, dans ce grand hall assez bruyant avec des gens qui vont et viennent alors je recommande de ne pas arriver trop en avance non plus et de venir si possible avec un ami ou parent pour essayer de se détendre en attendant. À 15h30, je suis revenue vers la réception. Nous étions environ une trentaine de candidats à être convoqués à la même heure, l’appel a donc pris une petite demi-heure. C’est lorsque j’ai présenté ma carte d’identité et mon audiogramme que j’ai su mon numéro de salle. Tous les candidats de mon groupe sont montés et se sont postés devant le numéro de salle qu’on leur avait indiqué. C’était là encore un peu stressant car nous ne savions pas si nous devions frapper ou non et finalement les portes se sont ouvertes progressivement. Comme mon jury avait du retard j’ai bien attendu encore une vingtaine de minutes avant d’entrer.
Jury
Mon jury était composé de deux femmes. Elles étaient plutôt aimables mais fatiguées car à Paris tous les oraux ont lieu le même jour et qu’elles avaient déjà vu plusieurs candidats. Je n’ai pas eu le sentiment qu’elles s’étaient attribué un rôle mais il y en avait une qui posait les toutes questions et l’autre qui ne me regardait pas souvent mais qui donnait l’impression d’analyser mes réactions.
Pour celles ou ceux qui s’interrogeraient concernant la tenue à adopter, sachez que je portais une tenue dans laquelle j’étais très à l’aise, qui aurait pu tout aussi bien convenir à un entretien d’embauche mais j’ai vu des candidates arriver beaucoup dans des tenues beaucoup plus décontractées le jour de l’oral que j’ai ensuite revues à la rentrée. Alors un seul mot d’ordre, soyez à l’aise.
Déroulement de l’oral
Après une brève présentation (nom, prénom, ville, parcours scolaire précédent, stages et prépa orthophoniste dans mon cas), voici les différents exercices qu’on m’a demandé d’effectuer :
- Une petite dictée à corriger. J’avais une minute trente pour relever le maximum d’erreur. On ne m’a pas indiqué le nombre d’erreur à relever mais j’avais lu dans des témoignages d’années précédentes que c’était environ huit. Toutes les fautes étaient liées aux pièges sur les couleurs, il faut donc revoir ses cours jusqu’au bout ! Niveau difficulté, ça allait.
- Épeler 4 mots, les définir et les placer dans une phrase. J’ai eu ébaudir, sigillaire et deux autres mots que je ne connaissais pas. Cet exercice est assez stressant et comme il tombe chaque année, entraînez-vous. Reprenez vos listes de vocabulaire de l’année, surtout les anciennes et pendant votre préparation à l’orale, faites et refaites cet exercice. Ce qui est difficile sur le moment lorsqu’on tombe sur un mot que l’on ne connaît pas est de trouver une réponse à la fois plausible et inventive. Résultat, après avoir épeler et donner la définition du mot, on oublie de le placer dans une phrase et le jury ne vous rappelle pas à l’ordre ! Je me suis rattrapée deux fois in extremis. Mais ne vous inquiétez pas trop tout de même : le seul mot que j’ai épelé, défini et placé correctement était ébaudir car dans le feu de l’action j’avais complètement oublié la définition de sigillaire ! Je ne m’en suis souvenue qu’une fois sortie de la salle…
- Épeler des couples de mot-mot ou de mot-logatome et reclasser l’ensemble des lettres qui les composent dans l’ordre alphabétique. J’ai été très surprise car je m’étais énormément entraînée à cet exercice avec des couples de mots difficiles comme “aspirateur-rhododendron” et finalement on m’a plutôt demandé “chat-stylo” ! Il y avait un couple mot-mot et deux couples mot-logatome. Attention aux logatomes, si l’on s’amuse à donner une orthographe un peu plus complexe lorsqu’on épèle le mot (ex. l’examinatrice prononce quelque chose comme F-U-T-O et vous décidez de l’orthographier “phutau”) de bien s’en souvenir lorsqu’on classe les lettres !
- Lecture à haute voix d’un texte d’une page en 4 minutes. C’est un exercice stressant. Entraînez-vous car elles notent la moindre maladresse – ce qui est fort angoissant, et lorsqu’on est stressé on commet plus de maladresses de lecture… J’ai vite décider de me concentrer le plus possible sur ma lecture en occultant leurs mains de mon champ de vision mais j’ai tout de même continué à relever la tête pour les regarder régulièrement. C’est important, ça rend la lecture plus vivante pour l’auditoire.
- Rédaction en cinq minutes. Après la lecture à voix haute, le jury m’a donné deux minutes de relecture personnelle et m’a informé qu’à l’issue de ma lecture, je devrais titrer et problématiser le texte ainsi que redonner les principaux arguments avancés, le tout en vingt lignes. Je devais également consacrer deux lignes à expliquer mon avis sur le texte. Lorsqu’elles m’ont donné les consignes, je me souviens d’avoir anticipé en me disant que ça allait difficile mais finalement ça allait. Ce qui m’a laissé le plus sceptique est de devoir donner mon avis sur la vocalisation chez les primates. Il n’y avait pas la source du texte mais c’est typiquement le genre d’articles qu’on peut trouver dans le magazine Sciences Humaines.
- Pour finir, on m’a demandé de redonner les mots qu’on m’avait demandé de retenir en début d’entretien : lieutenant, pétoncle, téléphone et le logatome napussoir. Je m’étais bien entraînée aux exercices de mémorisation alors j’ai pu les redonner facilement. L’astuce est de les mémoriser sous forme de phrase (ex. Le lieutenant Pétoncle téléphone pour savoir où est le napussoir.)
Les deux dernières minutes ont été consacrées à un minuscule entretien. Elles m’ont demandé expliquer mon parcours et surtout comment j’en étais venue à l’orthophonie. J’avais beaucoup réfléchi à ces questions pendant ma préparation et je m’étais entraînée à y répondre alors j’ai pu leur expliquer avec beaucoup de naturel. L’une des deux m’a fait un petit commentaire du style “comme c’est mignon” que j’ai eu un peu de mal à interpréter sur le moment mais je n’ai pas laissé voir mon trouble et je leur ai souri.
Bonne chance à toi !