La nouvelle réforme des études de santé fixe le destin des aspirants médecins, dentistes, pharmaciens et maïeuticiens. Mais quid des futurs kinés ? Comment vont-ils devoir composer avec la fin de la PACES dès la rentrée 2020 ? L’organisme Supexam fait le point sur ce que l’on sait de la réforme des études de kinésithérapie.
Des apprentis kinés laissés-pour-compte par la première partie de la réforme
Le 5 novembre 2019 était publié au Journal officiel un arrêté “relatif à l’accès aux formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie et de maïeutique” et consultable en ligne. En près de 20 articles, le texte codifie la réforme de la PACES annoncée en septembre 2018 par le président de la République Emmanuel Macron.
Il y a toutefois un grand absent du texte officiel : l’étudiant en kinésithérapie. Un manque surprenant, puisque la Première Année Commune aux Études de Santé était jusqu’alors la voie prédominante choisie par les futurs kinés (une petite minorité d’entre eux choisissait, à l’inverse, de s’engager dans une L1 STS ou une L1 STAPS).
Une profession paramédicale séparée des professions médicales
Si les aspirants kinésithérapeutes pointent aux abonnés absents, c’est parce que “les textes [étaient] toujours en discussion et en cours d’élaboration“, confiait le 7 novembre 2019 le journal spécialisé Egora. Dans l’article titré “Réforme des études de santé : mais où sont passés les kinés ?“, le président de la Fédération Nationale des Étudiants en Kinésithérapie (FNEK) enjoignait à “faire la différence entre les textes de lois et la réforme“. Hadrien Thomas rappelait : “Nous sommes une profession paramédicale et non-médicale, nous ne sommes donc pas rattachés aux mêmes textes de loi, même si nous sommes inclus dans la même réforme et concernés par les mêmes mesures“.
Autre raison évoquée : la nature-même des études de kiné. “Nous souhaitions être intégrés dans le même texte” regrettait le président de la FNEK, “mais malheureusement, il y a eu une levée de boucliers du fait de notre profession paramédicale“.
Le ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation a pris l’engagement de régler le sort des apprentis kinésithérapeutes au 20 décembre 2019 au plus tard, autrement dit pour l’ouverture des procédures post-baccalauréat de la plateforme Parcoursup. Si rien n’est officiellement validé avant cette date, les contours de la réforme kiné 2020 sont pourtant confirmés.
Ce à quoi va ressembler la réforme des études de kinésithérapie
La grande tendance qui se dessine, c’est celle-ci : la filière kinésithérapie rejoindra celles, fraichement réformées, de médecine, de maïeutique, d’odontologie et de pharmacie. Pour le président de la FNEK, l’acronyme MMOP pourrait donc muer en MMOPK.
Traduction : les aspirants kinés seront soumis aux mêmes voies d’entrée et aux mêmes critères de diversité (pas plus de 50 % d’étudiants d’une même voie d’accès, par exemple) que leurs homologues médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes.
Les futurs kinés en PASS ou en L.AS
Devenir kiné imposera donc de passer par le PASS (la nouvelle forme de la PACES) ou par une L.AS (une Licence autre mais comprenant une option “accès santé”). Ces voies permettront ensuite d’intégrer un des IFMK de France (Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie) ; les futurs kinés seront reçus sur dossier à la fin de l’année en fonction d’une moyenne qui sera établie par chaque faculté. Pour ceux qui n’auront pas atteint la moyenne plancher, l’option d’un oral (comme pour la MMOP) fait partie des pistes envisagées. Pour Hadrien Thomas, “l’accès par la biologie ou STAPS serait toujours possible et intégré à la L.AS“.
La réforme des études de kinésithérapie n’irait pas sans quotas. Si la réforme de la PACES a entériné la fin du numerus clausus, le nombre de places accordées par filière d’accès demeurera limité. “On est encore dans le flou sur la manière dont ça va être fixé“, confessait Hadrien Thomas, “mais tout porte à croire que ce sera l’ARS qui sera intégrée dans la boucle“. Les IFMK seraient également consultés pour définir, en accord avec les Agences Régionales de Santé, le nombre de places disponibles chaque année dans chaque établissement.
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