Mis à jour le 25 novembre 2019 – Publié le 2 octobre 2018

En septembre 2018, le gouvernement a officialisé son projet de réforme des études de santé. Plus d’un an plus tard, l’arrêté du 4 novembre 2019 relatif à l’accès aux formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie et de maïeutique est venu dessiner les principaux traits du nouveau système de sélection des professionnels de santé. Spécialisées en classes préparatoires aux concours médicaux et paramédicaux, les équipes Supexam font le point sur cette réforme.

Le numerus clausus des concours PACES, c’est quoi ?

La pomme de discorde était le numerus clausus. Expression latine traduisible littéralement par nombre fermé, elle désigne une limitation discriminatoire du nombre de personnes admises à un concours, à une fonction ou à un grade, conformément à une décision prise par une autorité. Dans le contexte des études de médecine, elle désigne le nombre d’étudiants décrété par l’État autorisés à passer de la 1ère année de fac de médecine à la 2ème année.

 

En France, le numerus clausus est une tradition vieille de 50 ans, instaurée juste après les évènements de mai 68. Institué en 1971, le numerus clausus est censé s’adapter aux besoins jugés utiles pour le pays. En moyenne, toutes filières confondues (médecine, odontologie, pharmacie et sage-femme), seuls 20 % environ des étudiants de 1ère année parviennent à passer en 2ème année. En 2018, sur 60 000 inscrits en PACES, seules 13 500 personnes ont réussi le concours de la 1ère année.

Pourquoi le gouvernement voulait-il une réforme du numerus clausus ?

Dès la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron n’a fait aucun secret de son désir de rejeter le numerus clausus. Le candidat d’En Marche ! l’avait jugé “injuste et inefficace” et avait promis de former “davantage de praticiens“. Devenu Premier ministre, Édouard Philippe avait pour sa part annoncé une “réflexion sans tabou” sur la formation des personnels de santé, et en particulier sur le numerus clausus.

 

Plus récemment, en septembre 2018, le président de la République avait été plus loin, déclarant : “Le système est absurde. Aujourd’hui, c’est un gâchis qui concerne chaque année 25 000 étudiants“. Au même moment, Agnès Buzyn annonçait que cette mesure visait à “résoudre le mal-être des étudiants en médecine“.

Quel est le calendrier de la réforme des études de santé ?

Le rapport résumant les travaux du groupe de travail constitué à la demande du Gouvernement a été officiellement présenté le mardi 11 décembre 2018. À la suite de quoi :

  • le vote de la loi a eu lieu en mars 2019
  • l’arrêté actant la réforme des études de santé a été publié le 4 novembre 2019
  • le 20 décembre 2019, les facultés présenteront chacune leurs propres modalités sur Parcoursup, pour une entrée en vigueur de la réforme dès la rentrée 2020

Qu’est-ce que la filière PASS et comment remplace-t-elle la PACES ?

Aux premières heures de sa réforme de la santé, le gouvernement avait manifesté le souhait de remplacer la Première année commune aux études de santé (PACES) par un premier cycle universitaire généraliste. L’ambition ? Ne plus procéder à une sélection drastique dès la fin de la première année post-bac, mais préférer un écrémage des étudiants à partir de leur première année jusqu’à leur troisième année d’études.

 

Toutefois, les universitaires ont souligné l’impossibilité de gérer des flux aussi importants d’étudiants. Le groupe de travail s’est donc mis d’accord sur un système de sélection d’au moins la moitié des aspirants médecins à l’issue d’une nouvelle première année. Outre une appellation différente – après l’évocation de la formule “Portail santé“, c’est finalement la formule “PASS” qui va supplanter celle de “PACES” –, cette nouvelle première année ne permettra aucun redoublement. Dans la pratique :

  • les étudiants devront choisir une option correspondant à leur point fort (droit, langues, biologie…) pour faciliter leur réorientation en cas d’échec
  • comme pour la PACES, ce parcours sera proposé uniquement dans les universités ayant une faculté de santé

Comment fonctionne la L. AS, autrement dit la filière avec une mineure santé ?

La Licence avec une option “accès santé“, appelée L. AS, constitue la principale innovation de la réforme des concours de médecine. Avec elle, des étudiants en matières scientifiques non médicales – mathématiques, biologie, etc. – mais également des étudiants de filières non scientifiques – histoire, philosophie, etc. – pourront accéder aux filières médicales à l’issue de leur Licence 1 ou de leur Licence 2.

 

Ces L. AS pourront être proposées pas des universités n’ayant pas nécessairement de faculté de santé. Sur la totalité des étudiants autorisés à poursuivre leurs études de santé, les étudiants issus d’une L. AS seront minoritaires par rapport aux étudiants issus de la filière PASS. Objectif affiché : désengorger la nouvelle filière PASS pour ne pas reproduire les erreurs de la PACES.

En PASS comme en L. AS, que devient le redouté concours PACES ?

Dans le cadre de la réforme des études de santé, une expression avait été relayée par Clara Bonnavion, la présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) : celle de “numerus apertus“. Le groupe de travail a adopté cette pratique au détriment de l’actuel numerus clausus. Le principe ? Donner à chaque université une fourchette assez large permettant de se positionner entre un chiffre plancher et un chiffre plafond concernant le nombre d’étudiants acceptés en études de médecine.

 

Ce numerus “ouvert” offre une marge de manœuvre nouvelle aux facultés. Cette nouvelle régulation est faite non pas pour augmenter radicalement le nombre de professionnels de santé, mais pour s’adapter aux besoins régionaux et départementaux (autrement dit lutter contre les déserts médicaux). Comme l’a souhaité le chef de l’État, l’accès aux études de santé demeure extrêmement sélectif.

 

Chaque université déterminera donc, en lien avec l’agence régionale de santé concernée, le nombre d’étudiants qu’elle admet dans chaque filière de santé. Chaque établissement répartira les places entre les différentes voies d’accès. Le concours PACES, basé exclusivement sur des QCM, disparait. Les étudiants seront sélectionnés sur leurs résultats dans leur parcours de formation (L. AS ou PASS) et, pour certains, sur des épreuves complémentaires, dont des épreuves orales. Une grande force de travail et un entrainement rigoureux sont donc toujours des impératifs pour accéder à la filière de son choix.

Quelles sont les autres mesures s’inscrivant dans cette réforme de la santé ?

La suppression du numerus clausus et la fin de la PACES ne sont pas les seules mesures du plan “Ma santé 2022”. La ministre des Solidarités et de la Santé a également évoqué la création de 4 000 postes d’assistants médicaux censés “décharger” les médecins des tâches administratives et de certains “actes simples”. En outre, environ 400 postes de médecins salariés devraient être créés dans les déserts médicaux.

Réforme des études de santé : où consulter des cas pratiques ?

Dans son dossier Transformer l’accès aux études de santé publié au mois de novembre 2019, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation présentent des cas pratiques de candidats aux études de santé. Supexam vous invite à le consulter en cliquant ici.

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